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Saint Aubin sur Mer. Une station balnéaire à une quinzaine de kilomètres de Caen.

Deux mille personnes vivent en permanence dans cette petite ville célèbre pour ses venelles et son air iodé qui en firent, au début du 20e siècle, la station à la mode de la côte Normande. Celle où Pasteur, Emile Zola et d'autres célébrités vinrent, en leur temps, se reposer.

Mais sa célébrité actuelle, Saint Aubin la doit également à un événement bien particulier qui s'y produisit voici plus de 60 ans :

" Le Débarquement des troupes alliées pour libérer la France, puis l'Europe. "

Le 6 juin 1944, en effet, des dizaines de milliers de soldats se ruèrent à l'assaut des plages normandes. Parmi eux, des Américains, des Anglais, des Français, des Belges, des Polonais, des Danois, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Norvégiens, des Tchécoslovaques, et des Canadiens.

Chaque nationalité s'était vue attribuer des zones précises dont les noms font désormais partie de l'histoire : Omaha Beach, Utah Beach, Sword Beach, Gold Beach.

Pour les Canadiens, ce fut Juno Beach, une zone d'une dizaine de kilomètres de long allant de Courseulles sur Mer à Saint Aubin sur Mer.

Pour la grande majorité de ces soldats, il s'agissait avant tout de mettre un terme à la tyrannie nazie. Mais pour certains d'entre eux, il y avait quelque chose de plus, de très profond et de très fort, remontant à près de trois siècles en arrière : le retour sur la terre de leurs ancêtres.

Arthur Haché et Alphonse Noël, vétérans Acadiens du North Shore Regiment qui débarquèrent à Saint Aubin le 6 juin 1944

Tel était le cas des soldats du North Shore Regiment qui libérèrent Saint Aubin sur Mer. Des jeunes d'à peine 20 ans qui perdirent plus de 50 camarades sur la plage. Venus du Nouveau-Brunswick, ce régiment avait une particularité : 1/5 de ses hommes étaient des Acadiens, c'est-à-dire des descendants de ces Français qui traversèrent l'Atlantique, au 17e siècle, pour s'installer sur ce territoire.

Bien sûr, ils ne restèrent qu'une journée à Saint Aubin sur Mer. Un temps trop court pour avoir le temps de parler avec ses habitants alors qu'il leur fallait, avant tout, repousser les Allemands. Et pourtant, soixante deux ans après, les liens qui se sont noués ce jour là entre ce village et ceux qui le libérèrent, ne se sont jamais détendus.

Personne ici, en effet, n'a oublié ces hommes qui, comme ils le disent, enterrèrent sur cette plage le 6 juin 1944, leur enfance et qui parlaient, selon eux, " un drôle de français "..